Appartements provisoires

Cellule de Cassandre




La marche pour arriver jusqu’à ses quartiers avait été courte, mais d’un silence pesant. Une fois devant la porte, Sylvius fit signe à Cassandre d’y entrer et accompagna son geste par quelques paroles froides.


Entrez je vous prie Marquise d’Allambré.


Sylvius lui ouvrit la porte, dévoilant un peu l’intérieur de la pièce unique. Il n’y avait dans la pièce pour seul meuble qu’une coiffeuse dont une grande glace se tenait juste au dessus. Plusieurs objets dont une bassine d’eau claire avaient été disposés, non loin. Les murs étaient seulement fait de pierre, aucune tapisserie n’ornait ce lieu, et cela le rendait assez sinistre et frais. Un garde arriva tenant délicatement une robe des plus somptueuses provenant de la garde robe personnelle de la marquise. Le garde entra rapidement dans la pièce et accrocha la robe en suspend afin d'éviter qu'elle se salisse. Il ressortit et Von Drak put rajouter une dernière parole avant de laisser la marquise à ses prochaines occupations.

Vous n'avez plus qu'à entrer, vous habillez et faire votre toilette. Quand vous en aurez fini, nous attendrons quelques instants.

Cassandre avait suivi le général jusqu'à une pièce qu'elle ne connaissait pas. Le transylvanien lui ouvrit la porte avec toute la galanterie qu'un homme se devait d'avoir, la jeune marquise entra donc et remarqua que la pièce avait pour seul mobilier une coiffeuse avec tout un nécessaire de coiffure, un bac d'eau et une chaise. Elle regarda donc le général d'un air intrigué. Elle vit alors un garde passer avec une de ces plus belles robes. Celui-ci l'accrocha au mur avant de disparaitre. Le général lui demanda alors de se laver et de s'habiller correctement.

Cassandre acquiesca, elle regarda Sylvius sortir avant de se dévêtir et de commencer sa toilette. Après tant de temps passé dans les geôles, le visage de la jeune femme était sale. D'ailleurs, il n'y avait pas que son visage. Elle frotta donc le plus possible et une fois toute la crasse partie, elle prit une serviette, s'essuya rapidement et enfila sa robe. Bien entendu, elle n'avait pas pensé à ce détail, mais il lui fallait quelqu'un pour lasser correctement son bustier. Elle prit cependant soin de bien cacher Arsenic entre ses sein avant d'appeler quelqu'un. Elle toqua à la porte et demanda l'aide d'une femme, celle-ci vint, lui lassa son corselet et partit sans dire un mot. Cassandre finit sa toillette, puis se dirigea vers la coiffeuse, elle brossa ses long cheveux, puis fit un des plus beaux chignon qu'on lui avait appris, elle le fixa à l'aide d'épingle à cheveux, laissant retomber une courte mèche sur sa poitrine. Enfin elle se poudra un peu le visage pour lui redonner un peu d'éclat et se parfuma de rose.

Une fois prête, elle sortit et retrouva le général Von Drak qui l'attendait là.

- Messire, je suis prête.

Elle le regarda et attendit une réaction de sa part pour savoir où ils devaient aller à présent.

Quand la marquise fut enfin prête, elle ne posa aucune question, même si son regard s’occupait fort bien de cela. Sylvius se contenta de faire un mouvement de la main, et tous se remirent en marche en direction de la salle du trône. Von Drak tourna légèrement la tête et informa la marquise.


Vous allez rencontrez à nouveau l’empereur Draculea dans la salle du trône pour votre.. .. Hum.. .. Enfin vous verrez.


Un serviteur croisa la route du petit cortége, Sylvius l’interpella vivement.


Fais quérir un croque-mort, du travail l’attend, et ne lambine pas en chemin.


Le serviteur s’étant arrêté net à l’appel fit de grands gestes désespérés, tout cela pour acquiesçer à l’ordre donné.


Sylvius fit reprendre la marche vers la salle du trône.



Salle du trône

Antichambre

Comme Cassandre d’Allambré quelques heures auparavant, Itzalina fut conduite dans une pièce qui était visiblement réservée aux ablutions.
Comme la jeune marquise, la reine déchue se vit amener une grande bassine dans laquelle on la pria de se laver.
Les gardes, sur ordre de l’imperator ne la laissèrent pour autant pas un seul instant seule dans celle pièce avec des serviteurs qui l'avaient servi du temps de son règne.
Ils eurent pourtant au moins la décence de lui tourner le dos tandis qu’une transylvanienne à l’air peu amical s’occupait de garder un œil sur la précieuse prisonnière de son maitre.

Les servantes déshabillèrent alors leur ancienne souveraine sous l’œil aiguisé de la soldate qui ne quitta pas la reine déchue des yeux même lorsqu’elle se plongea dans l’eau chaude…
Itzalina n’aimait pas sentir un regard posé sur elle alors qu’elle se baignait, nue et affaiblie et apprécia encore moins le sourire froid et méprisant de l'elfe noire lorsqu’elle grimaça en s’installant dans l’eau. POurtant, celle qui avait autrefois dirigé le royaume d'Arnestil ne broncha pas pour autant et, se lava rapidement.
Lorsque la reine déchue sortit, une des servantes vint placer une serviette blanche devant son ancienne maitresse qui lançait un regard noir vers la soldate dont l’impatience était des plus visibles…
Les mouvements de la transylvanienne transmettaient à la reine un message des plus clairs : elle avait autre chose à faire que de surveiller une prisonnière blessée, aussi reine qu’elle ai pu être un jour…

Pourtant, Itzalina fit comme si elle n’avait rien remarqué et, lorsqu’on lui amena trois de ses anciennes robes, elle pris son temps pour choisir celle qu’elle vêtirait.
Toute trois avait une couleur à dominance rouge et la reine déchue se demanda un instant pour quelle raison. En effet, la couleur dominante de son ancienne garde-robe était plutôt verte ou bleue. Une mauvaise plaisanterie de Tepes probablement… Voulait-il lui rappeler le sang qu’il lui avait fait perdre lors de leur duel ou celui qu’il ne manquerait pas de verser si sa prisonnière ne se montrait pas assez coopérative à son goût ?
Elle soupira. Probablement aurait-elle une explication bien assez vite…

Le choix de la semi elfe se porta finalement sur une longue robe de velours. Blanche sur le devant et les manches où elle était doublement lacée de satin rouge. Le reste du vêtement était du même rouge que le laçage, en velours également.
Itzalina avait choisi la blanche car, cette couleur était en Arnestil traditionellement associée à la royauté. Tepes ignorant probablement ce fait aussi, la reine déchue ne craignait pas de représailles. Et, faire à son ennemi ce léger affront lui remontait un peu le moral...
La robe se fermait dans le dos à la taille et, à peine fut-elle passée sur la reine déchue qu’une autre servante s’empressa de l’attacher.

La jeune reine ayant perdu du poids au cours de sa « grève de la faim », la domestique eut le plus grand mal à lasser le vêtement et dût serrer au maximum les liens attachant la robe… Le vêtement flottait un peu mais, la vieille femme n'y pouvais rien. Aussi, quand elle eut terminé, elle fit une légère moue puis déclara aux gardes qui surveillaient son ancienne maitresse que la reine déchue était à présent prête…

Itzalina s'avança alors vers ses gardiens et attendit qu'on l'amène au près de l'imperator.

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Les hommes qui la surveillaient n'eurent pas un seul regard pour la jeune femme et, prirent la porte face à eux tandis que la soldate fermait la marche.
Itza avança donc au centre du triangle formé par les trois gardes.
Et soudain, elle se rendit compte de l'absurdité de sa situation: Trois hommes d'arme rien que pour elle. Mais que craignait donc Tepes?
Que quelqu'un tente quelque chose pour la libérer?
Allons donc! Ses généraux avaient étés tués ainsi que probablement tout ceux qui avaient combattu à ses côté le jour ou Tepes l'avait vaincue et la peur qu'elle lisait dans le regard de ses anciens domestique peu avant qu'ils ne baissent la tête, incapable de supporter le regard de celle qu'ils avaient servi ne laissait pas le moindre doute sur leurs intentions de ne rien faire.
Peut-être Tepes les tenaient-ils aussi...

Elle pensa à Arya probablement exécutés avec les généraux qui avait fidèlement combattu à ses côté lorsqu'elle était encore reine et son cœur se serra.
Elle aurait entrainé bien des gens dans sa chute... Et pourquoi? Pour rien finalement. Ils l’avaient servi et en étaient mort...

Ainsi perdue dans ses pensées, elle suivit les soldats de Tepes, avançant comme une somnambule, dans les pièces du château qu’après 5 ans de règne elle connaissait par cœur.

Antichambre