Jardins-Roselière

Cour du chateau

Courant presque, Itza se faufila parmi les pieds de rosiers qui couraient sur le sol, elle respira l'odeur enivrante des fleurs.
Cela suffisait à la calmer lorsqu'elle était enfant. Les massifs avaient gardé l'aspect sauvage et indiscipliné de l’époque mais elle n’était plus la petite fille d’alors et rien ne semblait pouvoir tarir des larmes amère qui roulaient sur ses joues.

Et s’ils avaient raison ? Si elle s’inquiétait trop d’elle-même pour faire les meilleurs choix ? Ne valait-il mieux pas qu’elle s’efface et laisse les autres s’occuper d’affaire qu’elle était incapables de gérer elle-même ?

Elle avança vers le dôme qu’avait fait construire sa mère. Les rosiers avaient largement entrepris son escalade, s’élevant progressivement vers le ciel.
Elle entendit des pas derrière elle mais n’y prêta pas attention. Il ne s’agissait probablement que de ses gardiens.

Elle avisa la pièce d’eau qui se trouvait non loin de là. Et si elle y plongeait pour y disparaître définitivement ?

Elle se ressaisit.
Non, elle ne pouvait pas abandonner comme ça. Il avait craché dans la main qu’elle lui avait tendue dans ses appartements aussi surement qu’elle avait par la suite crachés à ses pieds. Il avait fait mine de ne pas comprendre où elle voulait en venir alors qu’elle avait été presque prête à lui apporter son aide.
Soit. Il voulait gouverner comme l’avait fait son maitre. Et bien, il venait de se faire une farouche adversaire.

Lorsque les gardes la rejoignirent, quittait déjà les lieux d’un pas rapide, l’air décidé. Elle serait patiente s’il le fallait mais elle ne baisserait pas les bras. Jamais.

Châtelet d'entrée





Traversant les jardins, l’armure scintillante au moindre rayons de soleil qui traversé la couche nuageuse. Les jardins était assez grand, mais il ne prenait pas la peine de s’attardait sur les massifs et autre plantes. Il n’en avait que faire, il avait bien d’autre chose à penser que la beauté tout relative de l’endroit, il lui fallait trouver la reine, au plus vite afin de pouvoir passer à l’étape suivante. Il n’avait qu’une parole et se devait donc de la respecter et d’informer la reine de ce qui se passait en dehors. Mais sa promesse s’arrêtait à cela, pour le moment.

Quand il la trouva enfin, elle partait en compagnie de quelques gardes, mais à sa vue il se figèrent. Lui, seul, en arme accompagné par son vif, ce qui interloqua les gardes, dont l’un d’eux s’avança vers lui. Sa prestance, sa démarche, précise, décidée, le garde fit un pas de côté avant de stopper le duc.

Que faîtes vous là vous, et qui êtes vous ?

Ne détournant pas son regard de la reine, il répondit sèchement.

Je suis le duc de Volpe, adresse toi plus noblement à moi ou tu le regrettera tout comme ton camarade. Je suis là pour affaire auprès de la reine, laissez nous.

Le garde, comprit, il savait quel statut avait ce duc auprès de l’empereur, pour eux il était un pion bien docile, un informateur zélé que l’empereur écraserait quand il n’aura plus de valeur. Les gardes les laissèrent seuls.

Godefroy finit d’approcher la reine, il lui rendit tout le respect qu’il lui devait, il était un fervent conservateur des traditions anciennes mais cela ne l’empêchait pas d’user des nouvelles méthodes. Il posa un genoux à terre, baissant la tête solennellement en signe de respect.

Ma reine, me voici de retour, avec des nouvelles pour vous.

Patientant dans sa posture, serrant les dents sous son heaumes, il ne se penchait que par pur respect des conventions mais il ne la considérait plus vraiment comme sa reine. Elle n’avait plus aucun titre, plus aucunes terres et sa seul fonction était celle de captive.

[Désolée, je fais vite, on m'apelle pour dîner et je vais m'absenter pour 2 ou trois jours à partir de demain après midi]


Itzalina semblait avoir retrouvé son calme lorsque le duc de Volpe pénétra à son tour dans la roselière. Elle le reconnut immédiatement. Lui comme son vif avaient l'allure fière de ceux qui sont libres et elle ne put s'empêcher de les envier...
Pourtant, c'est avec respect qu'il s'inclina devant elle, posant un genou à terre.

Duc de volpe fit-elle alors en s'inclinant à sont tour, lui faisant une gracieuse révérence. Je suis heureuse de vous voir.
Mais relevez-vous je vous en prie.

Après un instant, elle poursuivit, l'invitant à marcher à ses côtés. Elle commença pas des banalités: lui demandant comment les choses se passaient dans son duché, comment allait sa santé...
Elle espérait par cette discussion que les gardes qui tendaient probablement l'oreille finiraient par se lasser et prêteraient ainsi moins attention à la suite de leur discussion.

Quand il lui sembla qu'ils étaient occupés ailleurs, elle entra dans le vif du sujet:

Avez-vous des nouvelles pour moi?

Elle l’invita à se relever, il se releva lentement, elle était heureuse disait-elle, sûrement pas autant que lui. Elle était bien réduite comparé à l’ancien temps où elle régnait encore sur Arnestil, mais le temps avait fait son œuvre et l’avait relevé de ses fonctions, elle était à présent l’ombre d’elle-même et avait relâché ses défenses. Les yeux encore rouge d’un sanglot récent, des larmes perlées encore.

Un instant il aurait put avoir pitié d’elle, mais il avait d’autres choses à faire que de s’apitoyer sur son sort, mais il lui fallait rester tout de même crédible auprès d’elle, ou il perdrait un avantage. Dans d'autres circonstances, il aurait essuyé ses larmes, l'aurait enlevé, amené dans la sûreté de son castel. Il aurait pu défaire les forces de l'empereur là bas, ses défenses étaient bien supérieures à celles de la capital et ses troupes bien mieux entrainées. Mais cela n'était pas encore le bon moment, il avait d'autres projets que se défendre. Il voulait être actif, et bientôt un autre duché tombera sous sa coupe.

Ma reine, votre captivité vous détruit, je vous vois accablée par le chagrin.

Ils marchèrent lentement dans les jardins, il se délecterait de chaque instant de paroles, de chaque expression du visage de cette femme dont le sort l’avait écarté du pouvoir. Elle se retrouvait à œuvré comme ceux qu’elle combattait autrefois.

J’ai des nouvelles pour vous, mais je dois tout d’abord de vous signalé que vos partisans tente de saccagé mon duché. Il me faudra bientôt retourné en mes terres pour corriger cela, et par la même je ne pourrai vous donner de nouvelles.

Il reprit après avoir laisser un peu de temps pour qu’elle interne comme elle voulait ses premières paroles.

Mais je dispose aussi de nouvelles plus réjouissante, la rébellion s’active à saper les bases du nouveau régime, une fête débute dans toute la cité, cela provient d’une initiative des rebelles. Ils n’ont pas baissé les bras à ce que je vois, votre retour est compté maintenant.

Il n’espérait pas grand-chose en retour, et de toute manière il ne voyait pas ce qu’elle pourrait lui offrir, ici prisonnière de son propre château, elle n’avait plus aucune influence.

La captivité n'est bonne pour personne soupira-t-elle encore moi pour ceux qui ont toujours étés libres...
Mais je ne suis pas détruite par le chagrin. Plutôt consumée par une rage difficile à contenir.

Lorsqu'il lui parla de hommes qui attaquaient son duché, elle chercha à en savoir un peu plus au sujet de leur identité:
Vous dites que mes partisans saccagent votre duché? Qui sont-ils? Des guerriers sans maitres? Comment comptez-vous régler cela? Je pourrais peut-être vous aider dans le choix de vos actions vis à vis d'eux...

Elle se tut un instant puis ajouta:
Ces gens sont souvent comme perdus. Quand ils refusent de servir un maître, il est souvent aisé de les convaincre de se joindre à l’ennemi de ce dernier. L'homme qui se présente comme tel trouve ainsi facilement des bras pour renforcer sa propre armée.

Quand il lui parla de la fête donnée par les rebelles et de son retour possible sur le trône, elle eut un léger sourire.
Puissent les dieux vous entendre Duc. Malheureusement, je doute que cela suffise. Von Drack pousse les miliciens contre le reste du peuple. Je craints que tout cela ne se termine par une nouvelle guerre civile.
Mais bon, ne désespérons pas. Je voudrais vous reparler de mon message.

En vérité, je ne vous demande pas grand chose. Seulement de me mettre en contact avec les rebelles. Peut-être faire engager un nouveau domestique ou palefrenier à Von Drack. Une personne qui pourrait me donner des nouvelles de ce qu'il se passe en ville.

En échange, je pourrais vous informer de ce qu'il se passe au château. Les déplacements du régent, le nombre d'hommes l'accompagnant dans ses sorties, les armes dont ils disposent… J’ai beau être prisonnière ici, je peux voir bien des choses...

Elle espérait que cette proposition d'aide inspirerait le duc. Elle ne supportait plus de se sentir piéger dans son château sans avoir aucune prise ni information sur ce qui se passait à l'extérieur de ses murs.

Je ne parle ni de blessés ni de captifs duc mais d'alliances. Si ce sont effectivement mes fidèles qui vous attaquent, les abattre ne fera que favoriser les transylvains.

Elle faillit ajouter: A moins que vous ne me disiez pas toute la vérité... Mais, elle se tut.

La méfiance pointait à nouveau son nez bien que la reine déchue arriva pour le moment à le masquer. Rien dans l'attitude du duc ne laissait penser qu'il puisse ne pas parler franchement pourtant, il semblait se contredire. Un instant c'était des rebelles qui saccageaient son domaine, le suivant, il s'agissait des hommes de quelque noble cupide.
Notant ces incohérences mais également que le duc n'avais pas parlé d'envoyer qui que ce soit qui pourrait servir d'espion à son ancienne souveraine alors qu'elle le lui avait demandé, la jeune femme parla avec plus de prudence.

Pour ce qui est de la relation entre les miliciens et les rebelles, tant que je n'aurais aucun lien avec les second, il me sera impossible de connaître les mouvements des premiers. Croire en mes alliés ne suffis pas vous le savez bien...

Elle n'ajouta rien. A quoi bon en rajouter puisque le duc ne semblait pas disposé à lui apporter plus que de la compassion. Compassion qu'elle aurait bien troqué contre davantage d'information et l'assurance d'une aide prochaine. Il ne prendrait probablement aucun risque tant qu'il ne serait pas sûr de la défaite de Tepes et ses hommes.

Un léger vent souffla, sa cape pourpre ondula, la discussion allait bientôt touché à sa fin, il n’avait plus rien à lui livrer, il avait accompli ce qu’il avait à faire. Il ne lui restait donc qu’à conclure l’échange en mettant au clair certains points.

Ma reine, qui parle de les tuer ? Ils courberont l’échine dés qu’ils seront face à mon armée, non une seule personne rejoindra sa tombe et l’ordre reviendra très vite. Je ne peux que vous demander d’accepter cela, très peu de nobles continuent à vous suivre, nous nous comptons sur les doigts d’une seule main, ils sont presque tous corrompus avide de recevoir les faveurs de l’empereur pour obtenir plus de terre, on dit que les assassins n’ont jamais eu tant de contrats. Je ne m’inquiète pas pour moi et fait respecter l’ordre, mais je crains que vous, vous ne soyez pas assez à l’abri.

Tu vas bientôt manquer d’arguments valables, abrège et retournons à des occupations plus prometteuses.

Wulfbeil intervenait, cela signifiait qu’il était temps de partir.

Ma reine, il me faut partir à présent, je dois m’entretenir avec le régent, afin d’obtenir l’autorisation qui m’est nécessaire pour déjouer les plans de nos adversaires. J’espère vous revoir avec de bonnes nouvelles à vous donner. Et qui sait peut être vous accompagnerai-je jusqu’à votre trône.

Cette dernière parole lui plaisait à juste titre, il s’inclina respectueusement, puis partit en direction des escaliers le plus proches avant de s’arrêter. Il avait oublier quelque chose. Il se retourna vers elle et lui adressa une dernière parole.

Nous croyons en vous, croyez en nous ma reine, et nous vous délivrerons bientôt.

Il salua encore une fois, et repartit, il lui fallait gagner la salle du trône, à cette heure le régent devait y être occupé.





Salle du trône

Il lui fit part de ses inquiétudes pour elle. Une fois de plus, il semblait sincère. Elle le rassura:

Ne vous inquiétez pas pour moi Duc, je m'efforce chaque instant de surveiller mes arrières. Mais, il semblerait que Tepes soit bien décidé à me garder en vie. Tant qu'il est loin, j'ose espérer que personne ne risquera quoi que ce soit contre moi. Du moins, tant que je ne me montrerait pas trop menaçante.

Enfin, aux deux autres tirades du duc, Itzalina se contenta de soupirer:
Puissiez-vous avoir raison duc de Volpe.
Puis, elle le salua alors qu'il s'apprêtait à partir pour la salle du trône.

Une fois de plus, le duc de Volpe laissait à la reine déchue une impression mitigée. Dans quelle cours jouait-il?
Elle finit par supposer qu'elle avait vu juste en pensant qu'il ne ferait aucune action pouvant le mettre en danger tant qu'il ne serait pas sûr de sa victoire. Cependant, elle osait espérer qu'il avait une certaine sympathie pour elle et continuerait de lui donner quelques nouvelles. Elle présumait également qu'il ne la mettrait pas en danger tant que lui-même ne le serait pas...

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Peut après le départ du Duc de Volpe pour la château, Itzalina remarqua que la roselière c'était fortement assombrie. Levant les yeux vers le ciel, la jeune femme put alors voir le soleil qui commençait à disparaitre à l'horizon alors qu'une lune claire s'élevait, déjà haute dans cette fraiche soirée printanière.

Tandis qu'elle levait les yeux vers le ciel, une légère bourrasque vint l'effleurer et, elle se prit à frissonner. Resserrant son châle autour d’elle, elle s’apprêtait à rejoindre (à contre cœur) le château lorsqu’il lui sembla entendre le bruit d’un instrument de musique. Etonnée, elle tendit l’oreille et put bientôt identifier le son d’un flûtiau accompagné d’autres instruments... Le son semblait somme toute assez proche. Probablement venait-il de la grand place.
Se demandant ce qu’il pouvait bien se passer, Itzalina en oublia la fraicheur nocturne et décida de monter aux remparts afin d’essayer d’en savoir un peut plus sur l’origine du bruit.